ânonner

ânonner

ânonner [ anɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1606; de ânon
Lire, parler, réciter d'une manière pénible et hésitante. bredouiller. « Dans ces fables qu'on nous fait ânonner » (Lacretelle). absolt « qu'il bredouille, qu'il ânonne, qu'il cherche ses mots » (Chateaubriand).

ânonner verbe transitif (de ânon) Lire ou réciter un texte d'une façon laborieuse et monotone : Ânonner sa leçon.ânonner (homonymes) verbe transitif (de ânon)ânonner verbe intransitif Mettre bas, en parlant de l'ânesse. ● ânonner (homonymes) verbe intransitif

ânonner
v. intr. Parler, réciter avec peine, en balbutiant, en hésitant.
|| v. tr. Enfant qui ânonne la table de multiplication.

⇒ÂNONNER, verbe trans.
Péjoratif
A.— Emploi trans. [L'obj. désigne un texte] Lire ou réciter (généralement par ignorance ou incapacité) sans intonation expressive et/ou en hésitant sur les mots ou les syllabes. Ânonner en récitant sa leçon (Ac. 1835-1932) :
1. C'est un détournement de mineure et même de deux mineures. Au-dessous du Christ, là-bas, au fond, le Président, qui a la voix d'un vieux père noble édenté, ânonne pour les jurés une lettre d'amour, dont il souligne chaque mot pour les jurés avec une espèce de malignité de vieux juge, une sorte d'égaiement sinistre, particulier aux gens de justice, dans le silence d'émotion de la salle.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1869, p. 502.
B.— Emploi abs. Lire ou réciter (par ignorance ou négligence) sans intonation expressive :
2. Allez donc entendre du La Fontaine, du Racine, récité dans une école quelconque! La consigne est littéralement d'ânonner, et, d'ailleurs, jamais la moindre idée du rythme, des assonances et des allitérations qui constituent la substance sonore de la poésie n'est donnée et démontrée aux enfants.
VALÉRY, Variété 3, 1936, p. 280.
P. ext., rare. [Sans nuance péj.] Lire ou réciter sans intonation expressive :
3. RASCASSE. — Bon! bon! (ânonnant pour s'en souvenir). Elle aimera le premier à qui elle parlera! Elle aimera le premier qui lui parlera! Elle aimera le premier qui ne lui parlera pas.
ACHARD, Voulez-vous jouer avec moâ?, 1924, I, 1, p. 24.
Rem. Pour l'emploi trans., cf. Ac. 1835, 1878 : ,,Il s'emploie quelquefois activement``; Ac. t. 1 1932 : ,,Il s'emploie aussi transitivement.``
PRONONC. :[], j'ânonne []. DUB. transcrit la 1re syllabe avec [a] ant. WARN. 1968 signale la possibilité d'une prononc. avec [] post. et avec [a] antérieur.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1606 (NICOT : Asnonner : est delivrer d'un asnon ... et se dit proprement des asnesses; pullum asinarium parere); 2. 1606 « hésiter en lisant (à la manière d'un ânon, c.-à-d. d'un écolier ignorant) » (Hist. macar., II, 267 ds DG : Iceluy avec sa bouche ne fait que asnoner); 1691, 24 juill. « épeler, lire (qqc.) en hésitant » (SÉVIGNÉ, Lettres, X, 45, éd. Monmerqué, t. 13, p. 48); qualifié de familier par Ac. 1762, Trév. 1771, Ac. 1798-1878, notation non répétée par Ac. 1932.
Dér. de ânon; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :73.
BBG. — BAR. 1960. — CAPUT 1969. — ROG. 1965, p. 37.

ânonner [ɑnɔne] v. tr.
ÉTYM. 1606; de ânon.
1 Lire, réciter (un texte) d'une manière maladroite, atone. Épeler. || Ânonner une poésie, une fable.
1 Mes pauvres lettres n'ont de prix que celui que vous y donnez en les lisant comme vous faites; car elles ont des tons, et ne sont pas supportables quand elles sont ânonnées ou épelées.
Mme de Sévigné, Lettres, 24 juil. 1691.
1.1 Dans ces fables qu'on nous fait ânonner (…)
Jacques de Lacretelle, Silbermann, p. 36.
1.2 (Le notaire) surchauffait ses bureaux. Ses cheveux, au lieu de son crâne occupaient son veston. Il pencha vers nous sa calvitie en ânonnant le texte de ce qu'il appelait un compromis.
François Nourissier, le Maître de maison, p. 44.
Absolt (ou intrans.). || Il sait à peine lire : il ânonne. || Réciter un poème en ânonnant.
2 (En Angleterre) On écoute avec patience, on ne se choque pas quand le parleur n'a aucune facilité : qu'il bredouille, qu'il ânonne, qu'il cherche ses mots, on trouve qu'il a fait a fine speech s'il a dit quelques phrases de bon sens.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 175.
2.1 Allez donc entendre du La Fontaine, du Racine, récité dans une école quelconque ! La consigne est littéralement d'ânonner, et, d'ailleurs, jamais la moindre idée du rythme, des assonances et des allitérations qui constituent la substance sonore de la poésie n'est donnée et démontrée aux enfants.
Valéry, Variété III, 1936, p. 280, in T. L. F.
2 Déchiffrer de manière hésitante, maladroite.
3 (…) quoique j'eusse quelquefois ânonné des partitions (…)
Rousseau, les Confessions, V.
Exécuter en ânonnant.
4 Gise, juchée sur un tabouret, sa natte sur le dos, et ânonnant des gammes (…)
Martin du Gard, les Thibault, VIII, 10.
DÉR. Ânonnement.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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